Gaïd-Salah impose la loi de la force

 

Le chef de l’état-major de l’ANP qui se pose en souverain, a encore parlé aujourd’hui pour menacer la Révolution et le peuple. Je reviendrai plus tard sur son discours qui n’augure rien de bon.

Ahmed Gaïd-Salah est dans la situation « de l’homme fort qui a le droit pour lui », comme le dit le philosophe russe, Nicolas Berdiaëv, spécialiste du grand littérateur russe Dostoievski ; il se donne « le droit d’obliger qu’on accomplisse sa volonté de puissance. » (1)

Or, ainsi que le souligne Berdiaëv, « la force n’est pas la source du droit et de la vérité » (2), et elle ne peut pas en être la source. La seule source du droit est la souveraineté du peuple qui confère la légitimité. Gaïd-Salah n’a aucune légitimité à imposer sa loi que le grand juriste anglais Herbert Hart assimile à « l’ordre du bandit » (3), lequel vous met un revolver sur la tempe pour lui obéir.

La fébrilité de l’état-major de l’ANP montre que le système perd le contrôle sur le peuple qui a pris le pouvoir en prenant la parole, – l’acte de parole est l’acte de pouvoir par excellence -, en maîtrisant le temps et en se réappropriant l’espace public.

Indéniablement, le système a un très gros problème qu’il n’arrive pas à résoudre de la même manière que les années précédentes parce que le peuple répond à sa violence,  qu’elle soit réelle ou symbolique, par des actions pacifiques et des démarches de fraternisation avec l’armée et la police. Ce qui perturbe l’état-major qui est, en réalité,  dans une situation d’impuissance face à la Révolution.

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(1) Cf. Nicolas Berdiaëv, « Au seuil de la nouvelle époque », Delachaux et Niestlé, p. 15-16

(2) ibid.

(3) Cf. Herbet. L. A. Hart, « Le concept de droit », publications des facultés universitaires Saint-Louis

 

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